Nougat et Opaline à la chasse aux champignons

 NOUGAT ET OPALINE A LA CHASSE AUX CHAMPIGNONS



Ecrit par Corinne A







NOUGAT ET OPALINE A LA CHASSE AU CHAMPIGNONS  

 

Ecrit par corinne A 

 

 

 

 

Chapitre 1 : Deux chats et une idée gourmande 

Dans une maisonnette nichée au bord d’une forêt aux mille secrets, vivaient deux chats pas tout à fait comme les autres. Nougat, le chat roux, avait le poil flamboyant comme les feuilles d’automne et les yeux pétillants de curiosité. Opaline, la chatte crème, était douce comme une caresse et malicieuse comme une brise d’été. Ensemble, ils formaient un duo inséparable, toujours prêts pour une nouvelle aventure. 

Ce matin-là, le soleil filtrait à travers les rideaux fleuris de la cuisine. Des rayons dorés dansaient sur les carreaux, et l’odeur du pain grillé flottait dans l’air. Nougat, encore tout ensommeillé, s’étira longuement, ses coussinets frôlant le carrelage tiède. 

— Opaline… murmura-t-il en baillant. J’ai une idée qui me chatouille les moustaches. 

— Une idée ? répondit Opaline en ouvrant un œil, intriguée. 

— Et si… et si on faisait une tarte aux champignons ? 

Opaline se redressa d’un bond, ses oreilles frémissantes. 

— Une tarte ? Avec une pâte croustillante, des champignons dorés, un peu de thym et d’ail ? 

— Oui ! Et du persil frais, comme celui du jardin. 

— Mmmh… Ça sent déjà bon dans ma tête. Mais… il faudra aller les chercher nous-mêmes. 

— Bien sûr ! C’est plus amusant. Et puis, la forêt est pleine de trésors. 

Opaline fronça les sourcils, sérieuse. 

— Tu sais, Nougat, tous les champignons ne sont pas bons à manger. Certains peuvent rendre malade… très malade. 

— Oh… Tu crois qu’on pourrait se tromper ? 

— Pas si on est prudents. On prendra notre carnet, notre panier, et on demandera conseil au hibou savant. 

— Bonne idée ! Il connaît tous les secrets de la forêt. 

Ils se mirent à préparer leur expédition. Nougat attrapa le panier en osier, celui avec la poignée tressée et la petite clochette qui tintait doucement. Opaline déroula la carte de la forêt, soigneusement dessinée à la patte, avec des petits symboles pour les chênes, les ruisseaux, et les coins à champignons. 

— On prend aussi les bottes ? demanda Nougat. 

— Évidemment. Il a plu cette nuit, la terre sera mouillée. 

Ils enfilèrent leurs bottes en caoutchouc — vertes pour Nougat, roses pour Opaline — et sortirent dans le jardin. Le ciel était bleu pâle, les oiseaux chantaient, et la forêt les appelait doucement. 

— Prêts ? demanda Opaline. 

— Prêts ! répondit Nougat, le cœur battant d’excitation. 

Et c’est ainsi que commença leur grande aventure, une chasse aux champignons pleine de mystères, de rencontres et de délicieuses découvertes. 

 

 

🐾 Chapitre 2 : La forêt les appelle 

Le panier en osier à la patte, la carte roulée dans le sac à dos, Nougat et Opaline quittèrent leur maisonnette. Le jardin sentait la menthe et les feuilles mouillées. Le portail grinça doucement derrière eux, comme pour leur souhaiter bonne chance. 

— Tu sens ça ? dit Nougat en humant l’air. Ça sent la mousse et les noisettes. 

— Et les aventures, répondit Opaline en souriant. 

Le sentier serpentait entre les arbres. Les feuilles d’automne formaient un tapis doré, et les rayons du soleil jouaient à cache-cache entre les branches. Nougat sautillait de pierre en pierre, tandis qu’Opaline observait chaque buisson avec attention. 

— Regarde, là-bas, dit-elle. Le vieux chêne. C’est là que vit le hibou savant. 

— Tu crois qu’il est réveillé ? 

— Il dort le jour, mais il se réveille quand il sent qu’on a besoin de lui. 

Ils s’approchèrent doucement. Le tronc du chêne était large comme une maison, et ses racines formaient des escaliers naturels. Soudain, un bruissement d’ailes. Le hibou descendit lentement, ses lunettes glissant sur son bec, son regard profond comme la nuit. 

— Bonjour, jeunes explorateurs, dit-il d’une voix grave. Que cherchez-vous dans ma forêt ? 

— Des champignons ! répondit Nougat. Pour faire une tarte. 

— Une tarte aux champignons ? Mmmh… délicieuse idée. Mais attention, tous les champignons ne sont pas bons à manger. 

— On sait, dit Opaline. On est venus te demander conseil. 

Le hibou hocha la tête, satisfait. 

— Alors écoutez bien. Les bons champignons ne brillent pas trop. Ils ont une odeur douce, parfois fruitée. Les dangereux, eux, sont souvent trop colorés, trop lisses, ou sentent mauvais. 

— Et comment on fait pour ne pas se tromper ? demanda Nougat. 

— On observe, on compare, et surtout… on ne goûte jamais sans être sûr. Je vais vous aider. Voici une devinette : 

« Je suis dodu, brun et fier, Sous les chênes, je fais mon repaire. Qui suis-je ? » 

Opaline réfléchit, ses oreilles frémissantes. 

— Le cèpe ! s’écria-t-elle. 

— Bravo, dit le hibou. Le cèpe est un bon champignon. Mais attention, il a des cousins qui lui ressemblent… et qui ne sont pas comestibles. 

Il leur tendit une petite fiche illustrée, avec des dessins de cèpes, de girolles, et d’amanites. 

— Gardez-la précieusement. Et souvenez-vous : si vous avez un doute, ne ramassez pas. 

— Merci, monsieur Hibou, dit Nougat en inclinant la tête. 

— Bonne cueillette, mes petits explorateurs. Et n’oubliez pas : la forêt est généreuse, mais elle aime qu’on la respecte. 

Ils reprirent leur chemin, le cœur léger, les yeux grands ouverts. La chasse aux champignons pouvait commencer. 

 

 

🐾 Chapitre 3 : Premiers trésors 

La forêt s’ouvrait devant eux comme un livre ancien, plein de pages à découvrir. Les arbres murmuraient doucement, et les rayons du soleil dessinaient des taches dorées sur le sol. Nougat et Opaline marchaient lentement, les yeux grands ouverts, le panier entre eux. 

— Regarde là, sous les feuilles ! s’écria Nougat. 

Il écarta délicatement un tapis de feuilles mortes et découvrit un champignon dodu, brun, au chapeau rond et ferme. 

— C’est un cèpe ! dit Opaline en s’approchant. Il est parfait. Regarde dessous : il n’a pas de lamelles, mais une sorte d’éponge. 

— Et il sent bon… un peu comme la noisette. 

Ils le cueillirent avec précaution, en coupant le pied proprement, puis le déposèrent dans le panier. 

— Un trésor de plus, dit Nougat en souriant. 

Un peu plus loin, Opaline s’arrêta net. 

— Attends… je crois que j’ai trouvé des girolles ! 

Sous un petit buisson, des champignons dorés formaient un cercle. Leur chapeau était en forme d’entonnoir, et leur couleur rappelait celle des abricots mûrs. 

— Elles sentent le fruit ! dit-elle en les humant. C’est bon signe. 

— Et elles sont toutes petites et groupées. C’est comme une famille de champignons. 

Ils les cueillirent doucement, en les remerciant à voix basse. 

— Merci, petits girolles, pour votre parfum et votre beauté. 

Puis, près d’un tronc moussu, Nougat aperçut un champignon étrange. 

— Celui-là a des petits picots dessous… on dirait un hérisson végétal ! 

— Ce sont des pieds-de-mouton, expliqua Opaline. Ils sont comestibles, et très bons en poêlée. 

— On dirait qu’ils nous attendent. 

Ils les ajoutèrent au panier, qui commençait à se remplir de couleurs et de parfums. 

Opaline sortit son carnet et dessina les trois champignons qu’ils avaient trouvés : le cèpe dodu, la girolle dorée, et le pied-de-mouton hérissé. 

— On pourra les reconnaître facilement la prochaine fois. 

— Et on pourra les cuisiner ce soir ! dit Nougat, les yeux brillants. 

Ils s’assirent un moment sur une souche, pour boire un peu d’eau et écouter les bruits de la forêt. Un écureuil passa en courant, une noisette entre les dents. Un merle chanta au loin. 

— Tu crois qu’il y a encore d’autres champignons à découvrir ? demanda Nougat. 

— Oh oui. La forêt est pleine de surprises. Mais il faut rester prudents. 

Ils se relevèrent, le panier bien calé, et reprirent leur chemin, prêts à rencontrer d’autres merveilles… et peut-être quelques pièges. 

 

 

🐾 Chapitre 4 : Le champignon trop joli 

Le panier se remplissait doucement de merveilles forestières. Les cèpes dodus dormaient côte à côte avec les girolles dorées et les pieds-de-mouton hérissés. Nougat sautillait joyeusement entre les racines, tandis qu’Opaline notait chaque trouvaille dans son carnet, avec des petits dessins à la patte. 

— On va faire une tarte digne d’un banquet royal ! s’exclama Nougat. 

— Oui, mais il faut rester concentrés. La forêt est belle, mais elle peut être trompeuse. 

Soudain, Nougat s’arrêta net. Devant lui, sur un lit de mousse, se dressait un champignon éclatant. Son chapeau rouge vif était parsemé de pois blancs, comme une robe de fête. 

— Oh, regarde ça ! C’est le plus beau champignon que j’aie jamais vu ! 

Il s’approcha, les yeux brillants, la patte tendue. 

— Non ! s’écria Opaline en bondissant devant lui. Ne le touche pas ! 

— Mais pourquoi ? Il est magnifique… 

— Justement. C’est une amanite tue-mouches. Très toxique. Elle peut rendre très malade, même en petite quantité. 

Nougat recula, surpris. 

— Mais… elle ressemble à un bonbon. On dirait qu’elle veut qu’on la cueille. 

— C’est ce qui la rend dangereuse. Elle attire les curieux, mais elle cache un poison puissant. 

Opaline sortit son carnet et dessina le champignon avec soin : chapeau rouge, pois blancs, pied blanc avec une sorte de jupe. 

— On doit apprendre à reconnaître les pièges. Les champignons trop jolis sont souvent les plus dangereux. 

— Tu crois qu’elle est triste de ne pas être mangée ? demanda Nougat. 

— Non. Elle a un rôle dans la forêt. Elle nourrit certains insectes, elle protège les racines. Mais elle n’est pas faite pour nos assiettes. 

Ils restèrent un moment à l’observer, en silence. Le champignon semblait briller doucement sous les rayons du soleil, comme s’il comprenait leur respect. 

— On va le laisser là, dit Nougat. Et on le saluera à chaque passage. 

— Bonne idée. On peut l’appeler… Madame Pois-Blanc. 

Ils rirent doucement, puis reprirent leur chemin, plus prudents, plus attentifs. Le panier tintait doucement, et le carnet d’Opaline se remplissait de savoir. 

 

 

Chapitre 5 : Le blaireau cuisinier 

Le sentier devenait plus étroit, bordé de fougères et de ronces. Le panier d’Opaline était bien rempli, et Nougat commençait à rêver à la tarte. 

— Tu crois qu’on a assez ? demanda-t-il. 

— Presque. Mais j’aimerais trouver des trompettes de la mort. Elles sont noires, fines, et très parfumées. 

— Des champignons qui s’appellent « de la mort » ? Ça fait peur… 

— Le nom est trompeur. Elles sont délicieuses, si on les reconnaît bien. 

Soudain, une odeur de beurre fondu et d’herbes fraîches leur chatouilla les narines. 

— Tu sens ça ? dit Nougat. On dirait… une cuisine ! 

Ils suivirent l’odeur jusqu’à une clairière où se dressait une petite cabane en bois. Devant la porte, un blaireau moustachu portait un tablier à carreaux et touillait une marmite fumante. 

— Bonjour, les petits ! Vous avez l’air affamés. 

— Bonjour monsieur Blaireau, dit Opaline. On ramasse des champignons pour une tarte. 

— Ah ! Des apprentis cuisiniers. Montrez-moi votre récolte. 

Ils posèrent le panier sur une table en bois. Le blaireau ajusta ses lunettes et examina chaque champignon avec soin. 

— Cèpes, girolles, pieds-de-mouton… très bon choix. Et vous avez évité les pièges, bravo ! 

— On a vu une amanite tue-mouches, dit Nougat. Rouge avec des pois blancs. 

— Celle-là, il faut la laisser tranquille. Elle est belle, mais dangereuse. 

Le blaireau sortit un vieux livre de cuisine, avec des pages jaunies et des dessins à la patte. 

— Regardez ici : les lactaires délicieux. Orange vif, avec du lait qui coule quand on les coupe. 

— Comme une petite fontaine ! dit Opaline. 

— Et là, les trompettes de la mort. Noires, en forme de cornet. Elles poussent souvent en groupe, dans les bois humides. 

— On peut en trouver près du ruisseau, dit Nougat. 

Le blaireau sourit, puis se mit à chanter en remuant sa marmite : 

Les girolles dorées, les cèpes dodus, Les pieds-de-mouton, jamais poilus. Les rouges à pois ? On les oublie, Et les noirs bons ? On les cuisine avec envie ! 

Opaline et Nougat répétèrent la chanson, en dansant autour de la table. 

— Vous avez l’âme de cuisiniers, dit le blaireau. Mais souvenez-vous : toujours trier, toujours vérifier. Et ne jamais manger un champignon inconnu. 

Il leur offrit une petite boîte d’herbes séchées pour leur tarte : thym, origan, et une pincée de sarriette. 

— Pour parfumer votre plat. Et pour vous rappeler que la cuisine, c’est aussi une histoire de respect. 

— Merci monsieur Blaireau ! dit Opaline. 

— Bonne tarte, les amis. Et bonne route ! 

Ils reprirent leur chemin, le panier plus riche, le cœur plus sage, et la chanson du blaireau dans la tête. 

 

 

🐾 Chapitre 6 : Le renard enrhumé 

Le soleil commençait à descendre doucement derrière les arbres, dessinant des ombres longues et dorées sur le sol. Nougat et Opaline marchaient tranquillement, le panier bien rempli, le cœur joyeux. 

— On a trouvé des trésors, dit Nougat. Des cèpes, des girolles, des pieds-de-mouton, des lactaires… et même des trompettes de la mort ! 

— Et on a évité les pièges, ajouta Opaline. Grâce au hibou et au blaireau. 

Ils s’apprêtaient à prendre le chemin du retour quand un bruit étrange les arrêta. 

— Atchoum ! Atchoum ! 

Un renard roux, au museau pâle et aux yeux fatigués, sortit d’un buisson en se frottant le ventre. 

— Oh là … j’ai mangé un champignon… et maintenant j’ai mal au ventre… et je n’arrête pas d’éternuer… 

— Oh non ! dit Opaline en s’approchant doucement. Tu sais lequel c’était ? 

— Il était tout blanc, avec un chapeau lisse et une odeur bizarre… mais il avait l’air si frais… 

Opaline fronça les sourcils. 

— Peut-être une amanite phalloïde… Elle ressemble à un champignon de Paris, mais elle est très toxique. 

— Je ne savais pas… Je croyais que tous les champignons blancs étaient bons… 

— Hélas, non. Il faut toujours demander à quelqu’un qui s’y connaît. Ou utiliser un guide. 

Nougat fouilla dans son sac et sortit une petite gourde. 

— Bois un peu d’eau. Et repose-toi. 

Opaline cueillit quelques feuilles de thym et de menthe, et prépara une tisane dans une petite casserole qu’ils avaient emportée. 

— Bois ça doucement. Ça ne guérira pas tout, mais ça te réchauffera. 

Le renard s’assit, les oreilles basses. 

— Merci… Je me sens bête… 

— Tu n’es pas bête, dit Nougat. Tu as juste cru ce que ton nez te disait. 

— Et ton nez est très fort pour les odeurs, ajouta Opaline. Mais les champignons, il faut les reconnaître avec les yeux… et avec le savoir. 

Le renard sourit faiblement. 

— Je vous promets… je ne mangerai plus jamais un champignon sans demander. 

Ils restèrent un moment avec lui, jusqu’à ce qu’il se sente mieux. Puis ils reprirent leur route, le panier à la patte, et une nouvelle leçon dans le cœur. 

 

🐾 Chapitre 7 : Retour à la maison 

La maisonnette apparut enfin entre les arbres, avec ses volets bleus et son jardin parfumé. Nougat poussa la porte, et Opaline entra en sautillant. 

— On est rentrés ! Et on a tout ce qu’il faut pour notre tarte. 

Ils posèrent le panier sur la grande table en bois, et étalèrent les champignons sur une nappe à carreaux. Les couleurs se mêlaient : brun des cèpes, or des girolles, crème des pieds-de-mouton, orange des lactaires, noir des trompettes. 

— On dirait une palette de peintre, dit Nougat. 

— Une palette de saveurs, répondit Opaline. 

Ils commencèrent à trier les champignons. Opaline vérifia chaque chapeau, chaque pied, chaque odeur. 

— Celui-ci est un peu trop mou… on le laisse de côté. 

— Et celui-là a une tache étrange… mieux vaut ne pas le cuisiner. 

Ils lavèrent les champignons doucement, dans une bassine d’eau fraîche, puis les déposèrent sur un torchon propre. 

— Maintenant, la pâte ! s’exclama Nougat. 

Il sortit la farine, le beurre, un peu d’eau, et pétrit avec ses pattes. Opaline ajouta une pincée de sel et un soupçon d’amour. 

— Tu veux plus de persil ou de thym ? demanda Nougat. 

— Les deux ! Et un peu d’ail aussi. 

Ils coupèrent les champignons en petits morceaux, les firent revenir dans une poêle avec les herbes, et étalèrent la pâte dans un moule rond. 

— Ça sent déjà bon, dit Nougat en léchant une cuillère. 

— Et ce n’est que le début, répondit Opaline. 

Ils versèrent la préparation sur la pâte, enfournèrent la tarte, et s’assirent près du four, les moustaches frémissantes. 

— Ce soir, on va se régaler. 

— Et on pourra inviter nos amis. 

Le four crépitait doucement, et la maison s’emplit d’une odeur de forêt, de feu de bois, et de bonheur. 

 

 

 

🐾 Chapitre 8 : La tarte magique 

La maison embaumait déjà les herbes fraîches et les champignons dorés. Nougat et Opaline s’activaient dans la cuisine, leurs pattes pleines de farine et leurs moustaches frémissantes d’impatience. 

— Tu veux que je prépare la pâte ? demanda Nougat. 

— Oui, et fais-la bien fine. Elle doit être croustillante comme les feuilles d’automne. 

Nougat versa la farine dans un grand saladier, ajouta une pincée de sel, un peu d’eau fraîche, et du beurre coupé en petits morceaux. Il pétrit avec soin, ses coussinets s’enfonçant dans la pâte souple. 

— Regarde, elle est douce comme une couverture ! 

Opaline, de son côté, faisait revenir les champignons dans une poêle chaude. Les cèpes grésillaient doucement, les girolles dansaient, et les trompettes de la mort libéraient leur parfum mystérieux. 

— On dirait qu’ils chantent, murmura-t-elle. 

Elle ajouta du thym, du persil, une gousse d’ail écrasée, et un filet d’huile d’olive. L’odeur était si délicieuse que Nougat en oublia de surveiller sa pâte. 

— Mmmh… Je crois que mon ventre fait des gargouillis de bonheur. 

Ils étalèrent la pâte dans un moule rond, versèrent la préparation de champignons, et décorèrent le dessus avec quelques feuilles de sauge. 

— Voilà notre tarte magique, dit Opaline. Elle contient la forêt, l’amitié, et un peu de poésie. 

— Et elle va bientôt contenir… mon estomac ! ajouta Nougat en riant. 

Ils enfournèrent la tarte, réglèrent le four, et s’assirent côte à côte, les yeux fixés sur la porte vitrée. 

— Tu crois qu’elle va être aussi bonne qu’elle en a l’air ? 

— Je crois qu’elle sera encore meilleure. Parce qu’on l’a faite ensemble. 

Le four crépitait doucement, et la maison semblait sourire. Dehors, le vent faisait danser les feuilles, comme pour célébrer leur recette. 

 

 

 

🐾 Chapitre 9 : Le festin des amis 

Quand la tarte fut prête, une odeur exquise s’échappa du four. Elle était dorée, brillante, et semblait murmurer : « Mangez-moi doucement, je suis un trésor. » 

— Elle est parfaite ! s’exclama Nougat. 

— On va la partager, dit Opaline. Elle est trop belle pour être mangée seuls. 

Ils sortirent des assiettes, des tasses, et une nappe brodée de petits champignons. Puis ils accrochèrent une clochette à la porte et la firent tinter trois fois. 

— C’est le signal ! dit Nougat. Nos amis vont arriver. 

Quelques minutes plus tard, le hibou savant descendit de son chêne, ses lunettes bien ajustées. Le blaireau cuisinier arriva avec un bouquet de romarin. Et même le renard, tout guéri, trottina jusqu’à la maison, une noisette entre les dents. 

— Quelle odeur ! dit le hibou. On dirait une forêt dans un plat. 

— Vous avez bien choisi vos champignons, dit le blaireau en humant la tarte. 

— Et moi, je n’en mangerai plus jamais sans demander, dit le renard en souriant. 

Ils s’installèrent autour de la table, et Opaline servit la tarte en parts égales. Chacun goûta, ferma les yeux, et soupira de bonheur. 

— C’est comme une promenade dans les bois, dit le hibou. 

— Avec des notes de soleil et de pluie, ajouta le blaireau. 

— Et un soupçon d’amitié, murmura le renard. 

Ils rirent, chantèrent la chanson des champignons, et partagèrent des histoires de forêt, de recettes, et de souvenirs. 

Opaline servit une tisane aux herbes, et Nougat apporta des noisettes grillées. 

— Ce festin est un cadeau, dit Opaline. Un cadeau de la nature… et de notre prudence. 

— Et de notre gourmandise ! ajouta Nougat. 

La nuit tomba doucement, et la maison brillait comme un phare dans la forêt. Les amis s’endormirent le ventre plein et le cœur léger. 

 

 

🐾 Chapitre 10 : Les règles d’or 

Le lendemain matin, le soleil se leva doucement sur la maisonnette. Les volets bleus s’ouvrirent sur un jardin encore humide de rosée. Nougat et Opaline s’étiraient près de la fenêtre, repensant à leur festin de la veille. 

— C’était délicieux, murmura Nougat. Et joyeux. 

— Et instructif, ajouta Opaline. On a appris beaucoup de choses sur les champignons. 

Elle sortit son carnet, celui où elle avait dessiné les cèpes, les girolles, les pieds-de-mouton, et même Madame Pois-Blanc, l’amanite tue-mouches. 

— Je crois qu’il est temps d’écrire les règles d’or. 

— Pour ne jamais oublier. Et pour les partager. 

Opaline prit son plus beau stylo, et écrivit en lettres rondes : 

  1. Ne jamais manger un champignon inconnu. 

  1. Toujours demander à un adulte ou à un expert. 

  1. Les livres et les guides sont nos amis. 

  1. Les champignons trop jolis peuvent être dangereux. 

  1. On ne cueille que ceux qu’on connaît bien. 

  1. On les cuisine avec soin… et avec amour. 

— Et on les partage avec nos amis, ajouta Nougat. 

Ils collèrent la page sur le frigo, avec un aimant en forme de feuille. Puis ils dessinèrent une affiche pour la porte d’entrée, avec des petits champignons souriants et un hibou qui cligne de l’œil. 

— Comme ça, tous ceux qui viennent chez nous sauront comment respecter la forêt. 

— Et comment cuisiner avec sagesse. 

Ils accrochèrent l’affiche, et la maison sembla encore plus accueillante. 

 

 

🐾 Chapitre 11 : Une histoire inventée 

Le soir venu, après une journée calme et douce, Nougat et Opaline s’installèrent près du feu. Les flammes dansaient, et les ombres jouaient sur les murs. 

— Tu veux une histoire ? demanda Opaline. 

— Oui. Une histoire de champignon magique. 

Opaline réfléchit, ses yeux brillants. 

— Il était une fois, dans une forêt très ancienne, un champignon qui brillait dans le noir. Il ne se mangeait pas, mais il éclairait les chemins des animaux perdus. 

— Il vivait sous un vieux chêne, murmura Nougat. 

— Oui. Et chaque nuit, il allumait sa lumière, douce comme une étoile, pour guider les renards, les hérissons, et même les papillons de nuit. 

— On l’appelait… le champignon-lanterne. 

— Exactement. Et il avait un secret : il ne brillait que pour ceux qui respectaient la forêt. 

— Alors, il ne brillerait pas pour les chasseurs ou les cueilleurs pressés. 

— Non. Seulement pour les amis des arbres, des mousses, et des champignons. 

Ils restèrent silencieux un moment, imaginant la lumière douce du champignon-lanterne, quelque part dans les bois. 

— Tu crois qu’il existe ? demanda Nougat. 

— Peut-être. Dans les contes… et dans les cœurs. 

 

 

 

🐾 Chapitre 12 : Le trésor de la forêt 

Le lendemain, le ciel était clair, et l’air sentait le pin et la terre humide. Nougat et Opaline sortirent dans le jardin, le panier vide mais prêt pour une nouvelle aventure. 

— On pourrait retourner dans la forêt, dit Nougat. Juste pour se promener. 

— Et pour saluer Madame Pois-Blanc, répondit Opaline en riant. 

Ils accrochèrent une petite pancarte sur la porte de leur maison. Elle disait : 

« Ici vivent deux chats gourmands, Qui aiment les champignons savoureux, Mais jamais les dangereux. » 

Et en dessous, Opaline ajouta : 

« Dans la forêt, les trésors sont partout… Mais il faut les connaître pour les aimer. » 

Ils partirent, le cœur léger, les moustaches frémissantes, et le carnet bien rangé dans le sac. La forêt les attendait, avec ses secrets, ses parfums, et ses leçons. 

Et peut-être, quelque part entre les racines et les étoiles, le champignon-lanterne brillait doucement… pour eux. 

 

 

📘 Quatrième de couverture (pour le dos du livre) 

Nougat, le chat roux curieux, et Opaline, la chatte crème malicieuse, partent en forêt pour cueillir des champignons et concocter une tarte magique. Mais attention : la nature est généreuse… à condition de la connaître ! Entre rencontres savoureuses et leçons précieuses, ce conte tendre et gourmand initie les enfants à la cueillette responsable, à la cuisine joyeuse et à l’amitié sincère. 

Un voyage poétique au cœur des bois, où chaque champignon a son secret, et chaque animal sa sagesse. 

 

 

 

 

 

 





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